Le confinement, un rêve pour tous les introvertis? par Natalia
Le confinement peut sembler comme un rêve pour les introvertis. C’est vrai que pour une personne comme moi, qui préfère rester chez moi regarder Netflix plutôt que de me plonger dans la foule de fêtards, le confinement peut être un soulagement ou un sauvetage du monde fou créé pour les extravertis. Néanmoins, moi-même, je suis tombée malade juste avant l'annonce du confinement. Avec quoi? J’ai aucune idée. Pas de vrais symptômes de Covid-19, mais assez fort pour me renverser. Même si je suis un grand fan de l'isolement, ma maladie ne m'a pas permis d'être heureuse et soulagée. Il n'y avait aucun avantage à être introverti pour moi, même dans ces circonstances. Peut-être qu'à l'avenir, ma nature introvertie et sensible peut apporter quelque chose de positif, ou pas?
En même temps, j'ai la chance d'avoir des gens dans ma vie qui m'ont apporté leur aide en cette période difficile. Ils m'ont appelé, ils m'ont soutenu, ils ont fait mes courses, ils ont acheté les médicaments pour moi. Heureusement, je n'étais pas gravement malade. Cependant, je suis très reconnaissante envers toutes les personnes qui permettent que cette période ait pu être supportable.
La solidarité entre les gens est très importante maintenaient, tout en réalisant que nous faisons partie de l'humanité avec notre rôle à jouer. J'espère pouvoir transmettre aux autres la gentillesse que j'ai reçue. Comment puis-je être utile aux autres en tant qu’introverti? Quelles compétences ai-je que la société valoriserait en ces temps? Je vais faire une tentative avec cela et vous informer des progrès. Prenez soin de vous et garder l’espoir!
Le confinement de Razvan
Il y a 34 ans (!!!), précisément dans cette même période de l’année, au printemps de 1986, j’étais un garçon de 7 ans, qui commençait à ouvrir ses yeux sur le monde.
Je ne me souviens pas comme tout a commencé. Mais d’un certain moment, tout a été couvert par l’ombre bizarre d’un seul mot: Tchernobyl.
Il n’y avait pas de la peur, ni de la panique. Je ne savais pas nommer l’attitude des adultes au tour de moi; je comprends aujourd’hui que c’était du stoïcisme. Une attente courageuse; une résignation lucide.
Je savais que la situation était sérieuse. Que des gens mouraient ou allaient mourir. Car, en parlant de ce qu’il se passe, les adultes affichaient le visage immobile, aux yeux à moitié fermés, de la grimace terrible de la défiance, que je connaissais de mon grand-père, des moments quand il me racontait les histoires, drôles et tragiques, de sa participation à la seconde guerre mondiale : le transport fluvial que son régiment avait intercepté sur le Danube (en ouvrant les caisses en bois sur les barges ils ont trouvé des quantités impressionnantes de…. chocolat); la fièvre typhoïde qui l’avait frappé dans le massif Tatra (lui, un homme de 25 ans, à la fin de la maladie, avait arrivé à peser 38 kilos).
Mais les souvenirs les plus importants que je retiens de cet épisode sont des choses plus légers. Plus domestique. La vacance prolongé et inespérée. Le fait que l’été 1986 a été le seul été de mon enfance dont je ne suis pas allé en séjour au bord de la Mer Noire. Par conséquent, le séjour très long que j’ai fait dans la campagne, chez mes tantes et cousins, dans un village sous le Carpates.
Et surtout, la réalisation décisive que les gens parviennent à dépasser toutes les crises. Comme mon grand-père a survécu à la guerre et à la maladie, nous avons survécu aux nuages poissonneux de Tchernobyl. En gardant, à la fin, le même sentiment d’avoir vécu une aventure autant dangereuse qu’extraordinaire que celui qui remplissait la chambre où grand père racontait des histoires.
La confirmation que tout va se résoudre correctement est venu en mai 1986: Steaua Bucuresti, mon équipe de foot préférée, a gagné la Coupe des Champions Européens, à Séville, contre la Barcelone.
Alors, quand la crise actuelle a commencé, je me suis retrouvé transporté dans le printemps de 1986. C’est sérieux. La mort se promène, encore une fois, dans les rue. Mais beaucoup d’entre nous vont survivre. Il nous restera, à la fin, le sentiment d’avoir vécu une aventure autant dangereuse qu’extraordinaire.
Moi, je lis. Plusieurs bouquins au même temps. Je vois des films. J’ai revu, évidemment, « L’amour dans les temps du choléra ». J’ai revu « Interstellar ». J’ai téléchargé toutes les films de Andrey Tarkovski et j’ai vu, déjà, la moitié d’entre eux.
Et comme dans les films de Tarkovski, je me laisse porté sur les ailes de la nostalgie. Je visite la maison de mon enfance. Je regarde le sourire de ma grande mère, alors qu’elle sort le riz au lait, tout chaud, du four. J’écoute les histoires drôles et tragiques de mon grand-père. J’entends les faubourgs de Bucarest exploser de joie, quand Duckadham, le gardien de but de Steaua, défend le quatrième penalty (!!!) dans la finale.
J’ai beaucoup de temps pour mes voyages dans les souvenirs. Comme vous le savez, je ne dors plus : juste au cœur de la pandémie, en plein confinement, mon bébé a décidé de venir au monde.
Mais ça c’est déjà toute une autre histoire....
Andreas Ma vie sous confinement
Heureusement, il n'y a pas de cas de covid dans ma famille et parmi mes amis pour le moment. C'est ma préoccupation principale ces jours-ci. Moi, j'habite seule à Bruxelles et je ne fais pas de partie des groupes risques. Par conséquent, je suis un rêve d'un point de vue épidémiologique.
Ayant un caractère introspective et songeur, je trouve très curieux observer le changement de ma humeur au cours du confinement. Tout d'abord, je contemplais la situation dans un sens logistique, comme un problème qu’on pourrait résoudre à l'aide de la science et de la technologie. Maintenant, je pense que les questions sociales, économiques et politiques ont gagné de l'importance.
De la même façon, j'ai changé d'avis sur le télétravail. Dans mon département, on doit télétravailler chaque deuxième semaine, et on peut être présent l'autre semaine au bureau selon les nécessités. Au début, j'ai préféré rester chez moi au maximum possible afin d'éviter la contagion. Ayant l'impression que les mesures contre le virus fonctionnent plutôt bien, je suis arrivé à apprécier la variation et la structure offertes par une journée au bureau et la possibilité de parler à une autre personne confiée ? d'une manière directe.
Chez moi, je peux m'occuper dans la cuisine ou en lisant. Je suis content d'avoir apporté une sélection de ma bibliothèque à Bruxelles. Ce qui me manque, c'est la possibilité de voyager, en particulier à Berlin où j'aimerais prendre soin de mes plantes qui auraient survécu. Je crains que les restrictions des libertés en Europe produisent un dommage considérable au longtemps.
20 Avril 2020. Sixième semaine de confinement par Elettra
Le journal de confinement d'Elettra
20 Avril 2020. Sixième semaine de confinement
Si je repense au début du confinement, je dois admettre que les premières semaines ont été un peu dures. Au début, il était difficile de s'habituer à être à la maison toute la journée, surtout de s'adapter aux nouvelles conditions de travail.
Cependant, j’admets que maintenant je me suis habituée à la nouvelle routine et j'ai commencé à apprécier le temps passé à la maison. Ça m'a permis de prendre un peu de temps pour moi, de lire plus de livres, de regarder de nombreux films classiques que je voulais voir depuis longtemps, mais que je n'avais jamais eu le temps de regarder jusqu'à maintenant.
J'ai aussi de la chance parce que mon copain est ici à Bruxelles et, même si nous ne vivions pas ensemble, il a décidé de s’installer chez moi temporairement pour que nous puissions passer le confinement ensemble. Ces moments peuvent être difficiles et il est bien de ne pas les passer seuls. De plus, nous avons un appartement relativement grand avec une petite terrasse, qui est exposée au soleil toute la matinée, donc nous avons pu profiter un peu du soleil.
Parfois, il me manque de voir mes amis et de pouvoir sortir pour dîner, faire des promenades et des pique-niques dans les parcs, surtout maintenant que le printemps est enfin arrivé à Bruxelles. En effet, j'aime être active et il est donc difficile de passer autant de temps sans bouger, mais j'essaie de rester active et de faire un peu de sport tous les jours. Mon copain et moi faisons de l'exercice ensemble le matin et parfois je participe à des entraînements en ligne organisés par ma salle de sport.
Pour conclure, les dernières semaines ont demandé une certaine capacité d'adaptation, mais elles m'ont aussi appris à ralentir et à apprécier les petites choses de la vie. Même après six semaines, il reste est très important que nous continuons à rester à la maison pour notre sécurité et celle de nos proches. Mais en même temps, chaque jour avec un peu plus d’impatience, j’attends que les choses reviennent lentement à la normalité, surtout pour pouvoir voyager et revoir ma famille
Mon confinement depuis 2 avril – un défi permanent par Daniel
Les jours passent presque comme tous les autres jours de confinement : j’essaye de me partager le plus efficacement possible entre les tâches de télétravail, les tâches domestiques, les tâches provenant de l’école à distance de ma fille âgée de 9 ans et, bien entendu - ou, mieux dit - bien attendues, les activités en plein air - même si juste pour une heure, dont nous tous avons besoin, surtout dans cette période-ci.
Tout d’abord, chaque jour – excepté la fin de semaine – a commencé par les premières heures de télétravail. Je dois admettre que le télétravail n’est pas si mal et … je pourrais dire que, bon gré mal gré, je me suis habitué à ça. Cependant, travailler de chez soi a toujours ses inconvénients, comme celui de devoir choisir – à un moment donné - entre les tâches de travail et les autres, dont la résolution demande parfois une réaction immédiate.
Un défi permanent.
Ensuite, faire les courses et, parfois, participer au nettoyage dans la maison sont des tâches domestiques dont je dois m’occuper. En général, je suis responsable dans ma famille de toutes les activités extérieures. Cependant, aller à l’extérieur en pleine pandémie n’est pas aussi facile que ce je m’imaginais. Faire des courses, par exemple, en étant entouré par des personnes potentiellement infestées est devenu un vrai défi pour moi et, je pense, pour nous tous.
On peut dire que certaines banales tâches domestiques sont devenues assez … dangereuses dans ces circonstances.
Puis, probablement les activités les plus exigeantes sont les activités scolaires que ma fille, Daria, doit faire à distance. Ça ne serait pas si difficile si elle n’oubliait pas que, depuis un mois, ses responsabilités concernant l’école restent les mêmes, comme avant le confinement. Persuader, enseigner, guider, corriger sont parmi les actions à faire chaque jour avec plus d’intensité. Je me suis rendu compte que nous - les parents – avons dû nous transformer pour faire face aux efforts demandés pour maintenir nos enfants « connectés » avec l’école, pour les convaincre d’agir en conséquence.
Mais, on trouve toujours les moyens et les ressources nécessaires pour continuer.
Finalement, presque chaque jour se termine par une sortie d’une heure en famille pour se recréer. L’accomplissement le plus important de ces derniers jours concerne un désir devenu réalité : Daria a appris à faire du vélo, malgré toutes les difficultés causées par la peur et la manque de détermination. La convaincre de monter sur le vélo était devenue ma mission principale.
La difficulté principale pendant toutes les sorties : faire du slalom parmi les passants, pour respecter la distanciation sociale.